C’est quoi l’humanitaire ?

J’entends et lis beaucoup de personnes qui parlent d’humanitaire (aujourd’hui je fais partie de ces personnes ! 😊) et beaucoup s’indignent de ceux qui pensent qu’une mission humanitaire peut être un bon plan voyage. Pour ou contre ? Peu importe. Mais avant de se positionner (ou pas), il me semble important de creuser la question. Alors, l’humanitaire peut-il servir au voyage ? Mais surtout pourquoi partir en mission humanitaire ?

Le concept d’humanitaire, apparu au début du siècle dernier suite aux guerres qu’a vécu l’Europe, repose sur  4 piliers prioritaires :

_ L’eau

_ La nourriture

_ L’abri

_ L’éducation

Ces quatre piliers sont des champs d’action relevant de l’urgence. En effet, a ses débuts, l’humanitaire avait pour objectif d’apporter une aide vitale à des victimes de crises humaines, ou naturelles à plus ou moins long terme. Par la suite sont venues s’ajouter des aides humanitaires de développement où l’objectif est alors de réhabiliter ou de développer un pays. Ces actions sont généralement menées en collaboration avec les populations et les institutions locales et visent à l’autonomie du pays en question. Les actions de développement agissent sur le développement économique, social, culturel, sanitaire, éducatif, environnemental,…

pourquoi mission humanitaire : peluche ours avec bandage

Apparition du volontourisme…

Récemment est apparu une autre forme d’humanitaire : le volontourisme. Parti du constat que de plus en plus de personne souhaite faire preuve de solidarité internationale  certaines organisations proposent des « missions humanitaires » de très courte durée. Ce mouvement s’adresse à toute personne souhaitant partir en mission humanitaire mais n’ayant pas de réelle expérience de bénévolat que ce soit dans leur propre pays (ou ailleurs) et n’ayant pas non plus les motivations pour s’investir à plus ou moins long terme dans une cause. Là où le volontariat ou action humanitaire apporte une aide profonde et durable pour le pays la recevant, le volontourisme, n’agit que trop peu pour le développement du pays. Mais avec ce concept, le volontouriste peut se contenter d’une semaine ou deux d’action. Attention cependant car ce type de volontariat peut parfois s’accompagner du « complexe du sauveur blanc » (mais qu’est ce que c’est au juste ?).

On peut lire tout et n’importe quoi au sujet de ce complexe. D’ailleurs, je me suis senti coupable de partir après lecture de certains texte. Mais je me suis recentré et suis venu à cette conclusion : Si mes intentions sont bonnes, que les compétences dont je dispose sont utiles au pays dans lequel je me rends et que j’ai conscience que mes actes n’auront qu’un faible impact dans la vie des populations alors je limite les risques d’exprimer ce complexe. Je ne me risquerais pas à en parler d’avantage tant ce complexe est … complexe ! Mais vous trouverez autant d’article que de vidéo portant sur ce sujet sur internet.

pourquoi mission humanitaire : globe terrestre avec avion

Pourquoi choisir de faire une mission humanitaire ?

Ayant une expérience conséquente dans le domaine de l’animation, je sais déjà que mon impacte dans l’éducation des enfants sera faible. Mais c’est important pour moi de la faire. Je pense que l’éducation est une clé de la liberté et que l’on devrait tous pouvoir y avoir accès. Les enfants dont je m’occupe y ont accès. Cependant, ils ne sont pas tous conscients de la chance qu’ils ont.

Pourtant je pense que plus on est éduqué plus on est maître de sa vie. On peut choisir son métier, gérer des tâches administratives, ne pas se faire embobiner par des personnes malveillantes… De ce fait, si je peux leur apporter un savoir, savoir-faire ou savoir être qui peut leur être utile dans leur vie d’adulte alors j’aurai réellement contribué à l’objectif de ma mission. Et puis, au fil des années, je recherche de plus en plus dans mes voyages le contact humain. C’est pour cela que je ne me suis pas orienté vers de l’écovolontariat, moi qui ai pourtant une fibre écologique.

pourquoi mission humanitaire : aquarelle asie

Avec quelle ONG partir ?

Il m’a d’abord fallut trouver une association qui ne proposait pas de missions de courte durée pouvant s’inscrire dans le volontourisme. Ensuite, il m’a fallut trouver une association pour laquelle je puisse mettre à profit mes compétences. J’aurai pu me contenter d’aller creuser un puits en Afrique, mais je pense que cela n’aurait été valorisant ni pour le pays me recevant, ni pour moi. Autant leur envoyer une personne compétente dans ce domaine. J’ai donc cherché une association proposant des missions dans un cadre éducatif… Et je l‘ai trouvée. Il appartient à chacun de trouver la bonne ONG, celle qui partage nos valeurs et saura nous accompagner dans cette démarche.

C’est comme ça que je me suis engagé envers AIME. Cette association m’a proposé de partir en Thaïlande pour travailler dans une maison d’enfant appelée Baan Unrak (traduit par « maison de la joie »). Il s’agit d’une maison d’accueil où vivent des enfants qui pour certains ont été retirés à leurs parents (ou n’en n’ont tout simplement plus). Y vivent également des mères célibataires à qui la structure a confié un travail. Comme je m’y rends durant les vacances d’été, il n’y a pas école. De ce fait, je pourrai proposer des activités pédagogiques. Le contexte d’accueil de ces enfants est assez compliqué puisque la maison d’enfant se situe près de la frontière avec le Myanmar et qu’il accueille de ce fait, majoritairement  les enfants du peuple Karen persécuté par le gouvernement en place.

En conclusion…

Je ne sais pas si ma présence sera la bienvenue ni même ce qu’ils peuvent attendre de moi. Tout ce que je sais, c’est que je m’apprête à aider les autres. Car outre les voyages et la découverte du monde qui forgent ma vie, aider les autres est ce qui donne un sens à tout cela. Je n’arrêterai pas l’animation auprès des enfants de mon pays pour autant. Je pense qu’il est possible de conjuguer les deux. Il est temps pour moi de vivre cette expérience…

Rendez-vous au prochain article pour en faire un bilan !

pourquoi mission humanitaire : main dans les blés